mardi 6 janvier 2015

chronique


Une ptite chronique de notre galette bien sympa, par El Gep du zine Core and Co :

Un pur groupe de Punk français, enfin ! Ça chante en anglais et en français ! Quelle version choisirez-vous ? On s'en fout !
Du Punk rapide et grincheux, du Punk lent et sournois, qui louche de biais !
Deux versions de la même histoire entre frustration, raideur contrite, bouillonnement intérieur et rage de perdre ! Ils nous ont laissé boire dans leur bouteille ! Merci ! Merci !

Divine comédie !

Ce groupe a l'acidité d'un mauvais vin blanc qui te retourne la tête en même temps que l'estomac, ça te vrille sur le mauvais trip à base de bile. Je pense à Flipper, à Black Flag et à un autre putain de groupe dont je ne peux me souvenir. (Hé, El Grande Name Dropper, gouive me the force to remoumber!!)
Beaucoup parlent de Punk/Grunge. Beaucoup parlent tout court. Et trop. Beaucoup trop. Je vous ai déjà dit ce que je pensais du Grunge. Je vois pas le rapport avec les Pervers Et Truands, bande de gros nases. Grunge, mouah ! C'est à cause de la voix parfois nasillarde ? Peuh ! Smashe ta citrouille, tant qu'tu y es !

Longtemps qu'un groupe de Punk ne m'avait pas botté le train ainsi font, font-ils ? A fond !
Flipper, Black Flag, et puis après, un brin de Sludge, forcément, du Stoner qui ne veut toujours rien dire, de la touillette maléfique dans El Tambouille. Des accélérations incontrôlées mais maboules – spécialement en concert – un batteur qui cogne comme un âne, ou un bœuf qui reveut ses couilles, une guitare qui a un son à le décorner, l'ex-taureau, vraiment ce son de gratte aux PDZ, c'était quelque chose, un bassiste flegmatique tranquillement défoncé, ou c'est juste un air – on s'en cogne – mais l'avait typiquement ce truc de bassistes, voyez c'que j'veux dire ? Nan ? Tant pis.
Et ce chanteur improbable. Anti-virilistes (parfait, nous n'avons pas de couilles), la tête baissée sur le micro, le corps tout droit tout raide, quelques pas de danse esquissés comme un gosse timide, d'un pied sur l'autre, pingouin endimanché, très drôle, et ces braillements de mongol (j'ai beaucoup de respect pour tous les gens qui ne me cherchent pas la merde, handicapés mentaux compris et bienvenus, d'ailleurs, saviez-vous que j'ai travaillé à une époque de ma vie à l'ADAPEI, et que là, j'ai pu me rendre compte de...).
Voix de gorge, absolument pas contrôlée non plus, pour notre plus grand plaisir. Manquerait plus qu'un Punker travaille ses raclements et tiraillements comme un Metaleux trop influençable travaillerait ses growls et ses voix saturées, tu vois, pour avoir toujours la même voix et qu'on ait l'impression qu'il crie tout le temps, alors qu'en fait, si tu lui enlèves le micro, tu t'rends compte qu'il fait ça tout doucement. Lopette ! Fais-toi mal ! Perds ta voix au bout de deux dates ! C'est ça le Rock'N'Roll, et l'Rock'N'Roll, c'est le Metal ! Le Rock'N'Roll, c'est la vie ! La vie, c'est l'extinction de voix !

C'était cool de jouer avec eux. En plus ils sont sympathiques et... ILS NOUS ONT LAISSE BOIRE DANS LEUR BOUTEILLE, T'AS PIGE, LA, OU JE LE REDIS ???
Respect et reconnaissance éternels.
'Tention : copinage ne serait pas un terme adapté pour critiquer cette critique de disque : faut pas pousser, on s'est juste rencontré une fois, si je trouvais ce qu'ils font pourri, je le dirais ou je n'en parlerais pas, un pas c'est tout.
PAS DE DANSE !
HOP !

Gna-gna-gnaaaa, ha ce chant mal luné ! No sex 'til death, qu'il disait ! La France Pue, et Pervers Et Truands s'abreuvent à son haleine pourrie. Dents cariées, abcès putrescents, gorge enflammée, rappelle-toi : chante comme un porc, bile qui remonte et décalque tout le long de l’œsophage, jusque dans ta pleine face, à t'en dissoudre les cornées ! Hume l'occlusion intestinale de ce pays de lâches que je rêverais de voir s'entretuer dans la guerre civile !
Je...
Pardon, je fais mon crusty.
Accords barrés lâchés dans la distorsion qui hache, vieux groove de roublards pervers pépères, des fautes, des inexactitudes, du laisser-aller, mais ça fait du bien. C'est bon. Les tempi rebondissent et changent sans prévenir, parfois sans logique – au sens mathématique, car non ce n'est pas du math-rock, Satan merci.

Dès les mongoloïdes androïds, ouverture guerrière, on sait qu'on va s'amuser. Qu'est-ce que Zeke ?!?
Y'a du lourd aussi. Deux faces de la même histoire : lent, rapide, le meilleur du pire des deux mondes. High On Fire sans un clou, avec 15 kilos de moins et un égo qui a pris trop de sales coups. Je raconte vraiment n'importe quoi, ha!
« Spooky Song », berceuse bluesy au parfum entêtant de loositude, glauque et maladroite, avec du Doom dedans, est un peu à part. Mais je l'aime bien. Sinon, ça sent le gaz tout du long, et oui, j'insiste, le nihilisme à la Flipper, « Friends At Work » par exemple, quitte carrément à humer l'air des tous premiers Melvins, grognons et austères, pour le Hard de stade passé au mixer de l'acoustique de cave froide et humide. Dire qu'un disque sent la pisse de chat ne serait guère flatteur, et pourtant !, c'est exactement ce qui me vient parfois à l'esprit, sans critiquer, je vous assure, bien au contraire. Pitié pour la synesthésie du porc ! Pardon, « Mr Pig » brille dans le noir ! Bordélique et jouissif. L'in-formation au monde est congénitale. Mais là je peux presque comprendre l'anale logique Grunge (bouaaaaah!) si souvent citée.
Heureusement, ce disque ne sonne pas trop lyonnais. Ils sont de Saint-Étienne, nous voilà rassurés, tout s'explique. Moi je joue du Rock rougegouttois, mon pote, chacun son truc. (Quoi ?!? Ça vous a jamais fait rire, vous, les prétendus sons des scènes de Chicago, Detroit, Paris, Londres, Vesoul, etc, et les questions des journalistes rapport à la ville natale d'un groupe, leur environnement si inspirant ? Moi je trouve ça complètement con. Salut!)

« On brille dans le noir, on brille dans le noir ! »

Hum, vous ai-je dit d'écouter ce disque et de l'acheter ? FAITES-LE avant que vos gencives ne tracent le destin tragique de Basquiat sur le mur sidéen de vos insomnies. Comme c'est joli.
Joli.
photo de El Gep